Je me suce le cerveau - Le JDE

FYI - THIS IS A TRUE STORY

 

Thème

Le Journal De l'Entrepreneur

Nouvelle #6

Auteur Anonyme #1006

 

French Version

Le titre t'a intrigué ?

Non, y’a rien de pervers là-dedans. Ni de sens caché. 

Sachez que je l’ai découvert à mes dépends, mais lorsque l’on emprunte la voie de l’entrepreneuriat : Ça te suce littéralement jusqu’au cerveau!

Vous voyez, c'est ce qu'on ne dit pas sur l'entrepreneuriat. 

Je vais m’expliquer avant que l’on me tombe dessus, bien que ce soit anonyme. En réalité je vous fais une faveur en soi, vous me remercierez peut-être un jour de vous avoir averti et ouvert les yeux sur certaines réalités plus sombres du monde entrepreneurial.

L’aventure en vaut la peine mais j’aurais aimé qu’on me prévienne ne serait-ce qu’un peu des étapes par lesquelles un entrepreneur peut passer. Je ne veux décourager personne. C'est une aventure franchement incroyable. En réalité le plus incroyable elle l'est, le plus profond elle va venir vous chercher et vous challenger.

Résolution de problèmes. Perfectionnisme. Qualités de gestionnaire et de leader.

C'est ce qu'on ne dit pas sur l'entrepreneuriat. 

Commençons par la partie, régler les problèmes les uns après les autres.

Esti que je hais ce mot d'ailleurs "problème". À chaque fois qu'un membre de mon équipe toque à ma porte, c'est pour me dire : On a un problème… Je pense sérieusement à instaurer une politique d’entreprise pour changer la phrase "On a un problème " par "On a une situation".

Entre la casquette de résolution de « situation » et ma forte tendance au perfectionnisme cela peut vite devenir éprouvant. Mais le perfectionnisme c'est le pire de tout. Entreprendre nous mène et nous oblige à se regarder dans la glace. Chaque étape du projet vient chercher une partie de toi. Vous voyez, c'est ce qu'on ne dit pas sur l'entrepreneuriat.

Ça fait bientôt 10ans que je suis entrepreneur. Je pensais avoir laissé le pire derrière moi et aujourd'hui je me rends compte que non. Chaque année arrive avec son lot de défis et de « ups and downs » et chaque année les "ups and downs" s'intensifient. Il en va de même pour ma résilience. J'ai l'impression que cette année essaye, à la fois, de m'abattre... et de me faire briller, encore plus qu'avant. C'est un esti de swing, et je sais pas encore combien de temps je vais durer. Si je dure…

On entend beaucoup de choses dans la branche de l'entrepreunariat, mais peu de gens parlent du fléau qu’est la gestion de la relation à soi-même. Il arrive parfois que je me retrouve tellement profondément dans mes pensées que je me sens presque détaché de la réalité. Tellement profondément enfoui que, parfois, je me questionne sur ce qui est vrai ou faux..C’est pour dire.

Je me retrouve souvent dans un cercle vicieux d'isolation à ce moment-la. Je suis tellement fatigué par la sang-sue de pensées que l'énergie me manque et je ne sors pas de chez moi. Ce qui fait que je me sens vite seul car je suis une personne qui aime la compagnie et voir du monde, étant de nature extraverti dirait-on.

Quand je trouve enfin la force de sortir, il peut arriver que ces sorties me déçoivent pour x y raisons. Découragé, je ne sors plus du tout pour une durée indéterminée. Alors, je m’évade. Je m’évade dans le travail. Mais mon travail, ajouté à ça mon grand sens du perfectionnisme, devient lui aussi une véritable sang-su. Je veux bien faire! Je veux que tout soit bien fait! En fait, je veux faire mieux! Je veux que ce soit irréprochable! Parfait !

J'ai réussi nombreux de ces challenges durant ces dernières années, je connais le "feeling" de jouissance et d'accomplissement que ça apporte. Cloud nine. Voir plus.

Je pense que cette année c'est un “reality check", que plus les années passent, plus les challenges sont gros, plus la résilience est grosse et plus les réussites le sont aussi. Ça me prend un esti de gros effort de positiver en ce moment, cette année est allée me chercher plus profondément que les précédentes. Ce que je ne pensais pas être possible. Ces sang-su me prennent tellement que mon corps en est livide, mon esprit lui est bien souvent en état de trans.

 Dans mes limites, dans mon potentiel, dans ma créativité, dans mon apprentissage, dans mon estime. Vraiment dans tout. Rien n’est épargné

Oui, c'est ce qu'on ne vous dit pas sur l'entrepreneuriat. Mais j'y crois, surtout que je l'ai vécu.  Une fois les défis bravés, la lumière est encore plus brillante que celle de la réussite du défi d'avant. Au-delà d’avoir partagé avec vous une infime partie de ma réalité en tant que entrepreneur, j'espère finir mon témoignage sur une note plus positive malgré tout. Prenez le comme un conseil d’ami.

Patience et persévérance font plus que force et que rage. Si vous passez par une période similaire, sachez que vous n'êtes pas seul. Loin de là. À Montréal nous sommes de plus en plus d’entrepreneurs et l’expérience nous suce certe jusqu’à la moelle mais qu’est-ce que c’est beau tout de même. 

  • Ville de Saint-Laurent, Canada.

 

 ---------------------------------------------------------------------------------------------

 

English Version

 

Intrigued by the title?

No, there's nothing perverted about it. No hidden meaning.

Trust me, I learned the hard way, but when you embark on the entrepreneurial journey: It literally sucks you dry, right down to your core!

That's what they don't tell you about entrepreneurship.

I'm going to explain, even though it's anonymous. In a way, I'm doing you a favor. Maybe one day you'll thank me for warning you and opening your eyes to the darker side of the entrepreneurial world.

It's worth it, but I wish someone had given me a heads-up about the stages an entrepreneur goes through. I don't want to discourage anyone. It's an incredible adventure. The more incredible it is, the deeper it digs into you and challenges you.

Problem-solving, perfectionism, management and leadership skills.

That's what they don't tell you about entrepreneurship.

Let's start with problem-solving. I hate that word, by the way. Every time a team member knocks on my door, it's to tell me: 'We have a problem...' I'm seriously considering implementing a company policy to replace 'We have a problem' with 'We have a situation.'

Between 'situation-solving' and my tendency towards perfectionism, it can get pretty exhausting. But perfectionism is the worst. Entrepreneurship forces us to look in the mirror. Every stage of the project reveals a new part of ourselves. That's what they don't tell you about entrepreneurship.

I've been an entrepreneur for nine and a half years. I thought I'd left the worst behind me, but now I realize I haven't. Every year brings new challenges and ups and downs. And every year, the ups and downs get more intense. And so does my resilience. I feel like this year is trying to both break me and make me shine brighter than ever. It's a rollercoaster, and I don't know how long I can last. If I can last...

We hear a lot about entrepreneurship, but few people talk about the struggle with oneself. Sometimes I get so lost in my thoughts that I feel detached from reality. So deep that I question what's real and what's not. I often find myself in a vicious cycle of isolation. I'm so drained from the constant mental chatter that I don't leave the house. But I quickly feel lonely because I love company and being around people.

When I finally muster up the courage to go out, I'm often disappointed. Discouraged, I retreat again. So, I escape. I escape into work. But my work, combined with my perfectionism, becomes another drain. I want to do well! I want everything to be perfect! In fact, I want it to be flawless!

I've achieved many of these challenges over the years, and I know the feeling of euphoria and accomplishment it brings. But I think this year is a reality check. The older I get, the bigger the challenges, the stronger my resilience, and the bigger the successes. It's a huge effort to stay positive right now. This year has dug deeper than any other. Something I didn't think was possible. It's draining me physically and mentally. In my limits, my potential, my creativity, my learning, my self-esteem. Nothing is spared.

Yes, that's what they don't tell you about entrepreneurship.

But I believe in it, especially since I've experienced it. Once you overcome the challenges, the light shines even brighter than before. Beyond sharing a small part of my reality as an entrepreneur, I hope to end on a more positive note. Take it as a friendly piece of advice.

Patience and perseverance are more powerful than strength and rage. If you're going through a similar phase, know that you're not alone. Far from it. In Montreal, there are more and more of us, and while the experience sucks the life out of us, it's still beautiful.

Saint-Laurent, Canada.

 

Are you one of Montreal's next big entrepreneurs?
Can you relate to this story?
Let us know in the comments !
What Montreal holds as entrepreneurs stories.

Laissez un commentaire

Veuillez noter que les commentaires doivent être approuvés avant d'être affichés